Etablie par :
Manufacture d’orgues
Quentin REQUIER
21, Allée Elise Bultel
62219 LONGUENESSE
Travaux de relevage de l’orgue de l’église d’Oxelaëre - DEVIS 24-12
L’orgue de l’église d’Oxelaëre a souffert d’un grand manque d’entretien pendant de nombreuses années. Certains éléments se sont dégradés, limitant fortement son utilisation. Il nécessite aujourd’hui, pour qu’il puisse à nouveau être joué dans de bonnes conditions, des travaux de relevage, intervention qui peut se situer entre le gros entretien et la restauration complète. Ci-dessous, vous trouverez le descriptif des travaux à effectuer sur l’instrument pour une remise en état de jeu convenable et durable.
Soufflerie :
Le premier élément qui occasionne de fortes perturbations dans le fonctionnement de l’instrument concerne le soufflet placé dans le soubassement. Ce soufflet à plis compensés (seul soufflet de l’instrument) fuit énormément. En effet, de nombreuses peaux sont déchirées, et l’air fourni par le ventilateur s’échappe par les déchirures, ce qui empêche le soufflet de se gonfler et de maintenir la pression nécessaire au bon fonctionnement des tuyaux. De plus, le ventilateur, sollicité en permanence pour remplir le soufflet, risque de s’échauffer et de s’user prématurément. La première opération à réaliser sur l’instrument serait donc de retourner ce soufflet en atelier pour le débarrasser de l’intégralité des peaux, le nettoyer et le traiter contre les attaques d’insectes xylophages, et le remettre intégralement en peau.
Une fois déposé et retourné en atelier, le soufflet sera intégralement restauré. Les peaux anciennes seront supprimées, les fentes de tables et de châssis seront rebouchées à l’aide de flipots. Les peaux seront remplacées par des peaux neuves, de premier choix, tannées sans chrome. Les joints d’étanchéité de tables, châssis, etc. seront refaits à neuf, à l’aide de peau de mouton charnue. Le soufflet sera testé en atelier avant d’être remis en place dans l’instrument. Il sera remis en peinture en conservant la couleur rouge d’origine.
Dépoussiérage intérieur et tuyauterie :
L’instrument nécessite également un dépoussiérage. En effet, la tuyauterie est très sale, empêchant les tuyaux de bien fonctionner. L’ensemble de la tuyauterie sera déposé pour être retourné en atelier. Une fois débarrassé de la tuyauterie, l’intérieur de l’instrument sera entièrement nettoyé, à l’aspirateur et au chiffon. Les faux-sommiers seront démontés pour accéder aux chapes et vérifier les postages et l’enchapage.
Tuyaux à bouches :
Les tuyaux seront lavés à l’eau savonneuse, rincés et séchés. Chaque jeu sera nettoyé selon cette méthode. Pour les jeux bouchés, les calottes seront démontées et nettoyées. On conservera dans la mesure du possible les papiers d’ajustage des calottes. Au remontage des calottes, l’ajustage de celles-ci sera vérifié et corrigé au besoin si le coulissage des calottes se trouvait trop libre pour garantir une bonne stabilité de l’accord. Les entailles seront légèrement remontées et brunies pour assurer leur bonne étanchéité. Une entaille mal disposée peut occasionner les problèmes de stabilité de l’accord, mais aussi des problèmes de propreté et de stabilité de l’harmonie. Plus les tuyaux ont des tailles fines, plus les défauts de pavillons se ressentent. Pour ce type d’instrument, il est primordial qu’un soin particulier soit apporté à ce genre de détails pour obtenir un son le plus propre, stable et fondamental possible. Les oreilles seront vérifiées dans leur bonne tenue. Celles qui seraient trop fragiles seront ressoudées.
Tuyaux à anches :
Après avoir soigneusement relevé les saillies et les longueurs totales (du bout de la rigole jusqu’au haut du résonateur), les rigoles, languettes, coins et rasettes seront démontés et rangés en plateaux. Les tuyaux seront lavés à l’eau savonneuse puis rincés et séchés. On supprimera les éventuels coups et on les remettra parfaitement ronds au mandrin. Les entailles seront reformées au mandrin et brunies. Les rigoles seront vérifiées dans leur bon dressage, au marbre à l’aide d’une lumière placée derrière. Si un filet de lumière arrive à passer entre le marbre et la rigoles, c’est qu’elle présente un mauvais dressage. Ce dernier sera repris au marbre et papier abrasif très fin (800 grains/cm²). Les rasettes seront passées à la laine d’acier très fine et légèrement graissées (pas de graisse animale, risquant d’oxyder les rasettes à cause de son acidité). Les crans d’accord seront repris systématiquement à la lime tiers-point. Après restauration, les rigoles seront remontées en respectant les mesures relevées au démontage. Les languettes et rasettes seront remontées, en vérifiant que la force d’appui de ces dernières soit correcte (ni trop forte car risquant de déformer les languettes, ni trop faible car risquant de poser des problèmes d’harmonie et de bonne tenue de l’accord). La partie qui appuie sur la languette sera parfaitement perpendiculaire à la languette.
Tuyaux en bois :
Après démontage des tampons et des lèvres inférieures, les tuyaux seront nettoyés à l’intérieur au goupillon, au compresseur et à l’aspirateur. L’extérieur sera nettoyé au chiffon et à l’éponge humide. Les blocs seront nettoyés afin de supprimer les éventuelles salissures qui risqueraient de remonter dans les lumières et modifier l’harmonie et l’accord. Les collages seront vérifiés, et corrigés au besoin par recollage ou flipotage. Les plaquettes d’accord des tuyaux ouverts seront vérifiées dans leur bon maintien et leur bonne étanchéité. Les tampons seront sortis des tuyaux. Les peaux qui devront être remplacées le seront par de la peau charnue de premier choix, tannée sans chrome. La bonne étanchéité des tampons est indispensable à une bonne harmonie et un bon maintien de l’accord. On conservera ces tampons toujours un peu hauts (tuyaux un peu graves) jusqu’à la phase d’accord général, afin d’avoir une marge de manœuvre à l’harmonie. Il est toujours difficile de remonter un tampon trop enfoncé
Une fois l’instrument propre et la tuyauterie restaurée, les tuyaux seront remis en place. Ils seront vérifiés dans leur bon fonctionnement, et seront égalisés en force, timbre et attaque, en conservant l’esthétique sonore de l’instrument. Suite à cette phase de travail sonore, un accord général sera réalisé, au diapason relevé avant dépose de la tuyauterie et au tempérament égal.
Transmission pneumatique :
L’instrument possède au pédalier un jeu de Soubasse qui utilise les mêmes tuyaux que ceux utilisés pour le jeu de Bourdon 16’ du premier clavier. La commande permettant de faire fonctionner ces tuyaux est pneumatique et fonctionne à l’aide de petits soufflets placés en-dessous des tuyaux. Les peaux, très fines, de ces soufflets sont usées et déchirées, empêchant le bon fonctionnement du système. Nous proposons de remplacer les peaux de ces soufflets pour conserver le système pneumatique en place. Les soufflets seront déposés, retournés en atelier pour être débarrassés des peaux anciennes. Ils seront nettoyés et les peaux neuves seront mises en place. Les soufflets seront testés en atelier avant repose.
Postages :
Les gros tuyaux, qui ne peuvent pas être installés directement sur le sommier en raison de leur encombrement sont installés sur des pièces gravées, placées aux abords des sommiers. Les postages (conduits en plomb amenant l’air du sommier aux tuyaux déportés) sont pour certains abîmés, pliés voire cassés. Nous réaliserons une restauration des postages. L’ensemble sera vérifié.
Claviers et console :
Dans l’ensemble, le meuble de console est en bon état général, tout comme la mécanique de l’instrument. Les claviers quant à eux, ont des placages disparates, abîmés ou décollés. Une intervention avait consisté à remplacer une partie de ces placages par des éléments en plastique. Avec le temps, les ivoires encore en place se sont abîmés et ni l’esthétique des claviers ni le toucher de ces claviers ne sont agréables. Nous proposons de replaquer les 2 claviers, à l’aide de plaquettes d’os de bœuf, couramment utilisé pour la réalisation de claviers (déjà au 17ème siècle, l’os était utilisé). Ces nouveaux placages seront de première qualité, ajustés et polis pour être parfaitement adaptés au style de l’instrument et à la division des claviers. Certains pommeaux de tirants de registres sont abîmés et les porcelaines de certains jeux sont aujourd’hui manquantes. Les boutons en palissandre seront restaurés. Les porcelaines manquantes seront remplacées au modèle